Mon souvenir de 2017 le plus marquant est l’aspect visuel parfait des raisins au moment de la vendange.

Le pinot noir est un cépage très fragile et il est bien rare au moment de la vendange que toutes les grappes aient la perfection des raisins de table à l’étal du marchand de primeurs. J’ai pourtant toujours résisté à la pratique de trier les raisins sur table lors de leur réception à la cuverie. Je ne veux pas reproduire dans mon petit artisanat les méthodes de production industrielle autour des chaines d’assemblage, et je préfère apprendre à chacun de mes vendangeurs à éliminer eux-mêmes les verjus, les baies botrytisées ou échaudées, bref, pour être plus facilement compris, tout ce qu’ils n’auraient pas envie de manger…

Cette année 2017 avait été douce, suffisamment sèche et ensoleillée, mais pas trop, la vigne s’est développée dans le climat équilibré qui lui convient le mieux et pour la première fois je n’ai pas eu besoin d’expliquer aux vendangeurs leur travail, car il n’y avait rien à enlever.
Et tout naturellement, les vins de ce millésime, loin de tous les excès, expriment une harmonie joyeuse et une fraîche élégance.